19/12/2022

Et toi tu lis quoi ?

Je regarde en replay l'émission sur le Livre préféré des Français : il s'agit d'un livre de Sophie Grimaldi intitulé Il est grand temps de rallumer les étoiles. 
Joli titre mais j'avoue que je n'ai jamais rien lu d'elle et que je suis très méfiante au sujet de ces romans que l'on trouve en tête de gondole dans les librairies de gare et qui vont de Marc Levy à Guilaume Musso en passant par Michel Bussi. 

D'autant plus que je sors de la lecture du dernier Tatiana de Rosnay, Nous irons mieux demain, où l'on peut croiser une chaudasse unijambiste fanatique d'Emile Zola et une jeune femme souffrant de troubles alimentaires mais qui va guérir à la fin et trouver l'amour, normal c'est un roman  "feel good"... J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver avec un produit marketing fabriqué spécialement pour plaire au grand public, une collection Harlequin améliorée tant les réactions des personnages sont primaires. Il doit vraiment y avoir un public pour ça vu les ventes mais ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Donc gros doutes sur Madame Grimaldi qu'on nomme la reine de la "chick lit", expression qu'on peut traduire littéralement "littérature pour poulettes".

J'ai ensuite essayé de lire le prix Fémina, Un chien à ma table de Claudie Hunzinger. Comment vous dire, c'est un livre extrêment bien écrit qui je pense mérite son prix vu la thématique, la fin d'un monde et la vie de 2 marginaux dans la forêt, mais qui ne m'a pas accrochée. Il y a de très beaux moments d'écriture mais ça ne m'a pas empêchée de m'ennuyer.

Le livre suivant est La femme qui en savait trop de Marie Bénédict. Une biographie d'Hedy Lamarr. Vedette de cinéma le jour et inventrice de génie la nuit, Hedy Lamarr est à l’origine de l’un des principes fondateurs du Wifi. Intéressant mais pas passionnant.

J'ai continué par une autre biographie, Tu t'appelais Maria Schneider par sa cousine Vanessa Schneider. Enfin un livre qui m'a touchée. Il reconstitue avec empathie et tristesse la vie d'une femme qui a été révélée et détruite en même temps pas un metteur en scène sans trop de scrupules mais on était dans les années 70 donc bien loin de Metoo. Description d'une famille très dysfontionnelle dont entre autres un père qui jamais ne l'a jamais reconnue, la fragile Maria ne s'est jamais remise de tous ces traumatismes et a  vécu encore 40 ans après le fameux tango,  elle a même vécu de belles choses, dont une grande et longue histoire d'amour avec une femme, pudiquement décrite par l'initiale de son prénom.  C'est un hommage vibrant, sans fard et en même temps d'une grande tendresse, que Vanessa Schneider rend à cette femme broyée par la vie et par le système.

Enfin de la même Vanessa Schneider et co-écrit avec Ariane Buisson, Le mauvais génie, portrait de Patrick Buisson idéologue d'extrême droite, qui fut le conseiller le plus influent de Nicolas Sarkozy. Son âme damnée même, dont l'emprise s'étendait bien au-delà des grilles de l'Élysée, dans les couloirs des rédactions, au sommet des partis. 
On connait la suite,  Patrick Buisson a été rattrapé par un petit dictaphone caché

dans une poche de sa veste...
Passions contrariées, confidences trahies, mais aussi revanche sur l'histoire, autant d'ingrédients qui façonnent le portrait d'un hommes que je savais assez détestable et qui a fini de me convaincre. 

Pour revenir au livre préféré des français, je vois que le second  préféré est un manga, style que je n'ai jamais abordé mais que ma petite fille commence à lire à 9 ans.
Les lecteurs sont tous différents mais ils ont la passion du bouquin qui leur permet de s'échapper d'un monde qui les effraie ou qui leur permet de mieux le comprendre. Il y a autant de motivations que de lecteurs et en face une offre de lecture qui doit être et rester large et différente afin d'éviter une pensée unique et normalisée. Heureusement qu'en 5ème place on trouve le monumental Les Misérables du non moins monumental Victor Hugo et en 7ème Le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas. Je vous laisse découvrir la suite ici.


17/10/2022

La guerre d'Ukraine n'aura pas lieu


"À la veille de toute guerre, il est courant que deux chefs des peuples en conflit se rencontrent seuls dans quelque innocent village, sur la terrasse au bord d'un lac, dans l'angle d'un jardin. Et ils conviennent que la guerre est le pire fléau du monde, et tous deux, à suivre du regard ces reflets et ces rides sur les eaux, à recevoir sur l'épaule ces pétales de magnolias, ils sont pacifiques, modestes, loyaux. Et ils s'étudient. Ils se regardent. Et, tiédis par le soleil, attendris par le vin clairet, ils ne trouvent dans le visage d'en face aucun trait qui justifie la haine, aucun trait qui n'appelle l'amour humain, et rien d'incompatible non plus dans leurs langages, dans leur façon de se gratter le nez et de boire. Et ils sont vraiment comblés de paix, de désirs de paix. Et ils se quittent en se serrant la main, en se sentant frères. Et ils se retournent de leur calèche pour se sourire…

Et le lendemain pourtant éclate la guerre… Ainsi nous sommes tous deux maintenant… Nos peuples autour de l'entretien se taisent et s'écartent, mais ce n'est pas qu'ils attendent de nous une victoire sur l'inéluctable. C'est seulement qu'ils nous ont donné pleins pouvoirs, qu'ils nous ont isolés, pour que nous goûtions mieux, au dessus de la catastrophe, notre fraternité d'ennemis. Goûtons-la. C'est un plat de riches. Savourons-la… Mais c'est tout. Le privilège des grands, c'est de voir les catastrophes d'une terrasse."

Ulysse à Hector dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux.




Source Photo : Reuters




30/03/2022

2022 c'est pas mieux

"Une des grandes leçons de la crise : nous ne pouvons échapper à l'incertitude: nous sommes toujours dans l'incertitude du remède au virus, dans l'incertitude des développements et des conséquences de la crise. Nous resterons dans l'incertitude de l'aventure humaine." 
Edgard Morin



L'année est déjà bien entamée alors que je me décide à faire mon billet annuel. 
Je ne vais pas vous présenter mes voeux, ou alors je vais faire des incantations au soleil et à la lune pour que les choses se calment un peu. Le virus on est en train d'apprendre à vivre avec, après 3 injections ça le fait un peu. J'ai réussi à passer à travers les gouttes (va savoir pourquoi) jusqu'ici. Il y a des jours je me dis que l'attraper ça serait une façon de me débarrasser de cette crainte que je trimballe depuis 2 ans mais il est tellement tordu le bougre que je ne sais même pas si ça me protègerait d'une autre infection. 
Bref le problème du jour ça serait plutôt qu'est-ce que Poutine nous réserve. Mais là... je ne lis toujours pas dans le marc de café. 
Sinon, il n'a échappé à personne (à moins de vivre dans le désert) qu'on vote dans 2 semaines et bien malin celui qui serait capable de dire ce qui va sortir des urnes. Je n'ai toujours pas décidé si je mets un bulletin Roussel au 1er tour ou si c'est Macron direct. Pendant que Zemmour faisait son cinéma, la Marine s'est refait une image beaucoup plus attrayante qu'avant et c'est ça qui m'inquiète. On verra bien ce que diront les derniers sondages. 
Sinon mon actualité plus tout à fait immédiate c'est mon déménagement il y a 4 mois. La citadine que j'ai été pratiquement toute ma vie a quitté le bruit et le bitume pour un endroit un peu plus calme au sud de la city. 
Il y a une jolie vue, des arbres, des oiseaux, des chats qui les chassent et du silence. Le hic en ce qui me concerne c'est l'obligation d'utiliser la voiture pour me déplacer et au prix de l'essence avec les conneries actuelles, ça me coûte plus cher qu'un ticket de TCL. 
Wait and see où tout cela va nous mener.

23/01/2021

Elles sont fortes ces américaines quand même

Voici la traduction de la fin du poème lu par la jeune poétesse Amanda Gorman lors de l'investiture de Joe Biden, par Thomas Austenfeld, professeur de littérature américaine à l’Université de Fribourg (Suisse).


...
Alors laissons derrière nous un pays meilleur que celui qui nous a été laissé.
A chaque souffle de ma poitrine martelée de bronze, nous relèverons ce monde blessé pour en faire une merveille.
Nous nous lèverons des collines mordorées de l’Ouest.
Nous nous lèverons du Nord-Est balayé par les vents où nos aïeux ont réalisé la révolution.
Nous nous lèverons des villes bordées de lacs dans les Etats du Midwest.
Nous nous lèverons du Sud baigné par le soleil.
Nous reconstruirons, réconcilierons, et récupérerons.
Dans chaque recoin connu de notre nation, dans chaque coin appelé notre pays, notre peuple, diversifié et beau, émergera malmené et beau.
Quand le jour arrive, nous sortons de l’ombre, enflammés et résolus.
L’aube nouvelle éclot quand nous la libérons.
Car il y a toujours la lumière,
si seulement nous sommes assez braves pour la voir.
Si seulement nous sommes assez braves pour l’être.
...




On sait que depuis un bon moment en général et l'avènement de Trump en particulier, le modèle américain a été complètement écorné, que son influence ne fonctionne plus que pour le mauvais comme on peut le voir en ce moment avec les notions de communautarisme, de cancel culture, de woke etc... L'Europe galère à se trouver une crédibilité, la Chine nous a envoyé TikTok, la Russie ben la Russie quoi tant qu'il y a Poutine !

Alors du coup, outre le fait qu'ils aient réussi à se débarrasser du dingue (mais attention quand même, il a encore de l'influence) et que le nouveau président, fort sympathique au demeurant, me semble un peu hors du coup, il semble que l'influence féminine, quelque soit la couleur de sa peau, soit largement plus positive que celle des hommes. Impression personnelle du haut de ma montagne hein ! Déjà parce qu'elles sont largement plus démocrates que républicaines  et qu'on sait tout le mal que Trump a fait pour la cause des femmes pendant 4 ans (avortement par exemple).

J'ai jeté un oeil sur l'investiture de Biden et en effet il y avait une forte présente féminisme facilement reconnaissable à la couleur des manteaux pour ceux qui ne savent pas faire la différence ;)

Kamala Harris, briseuse de plafonds de verre en tous genres, dont on espère qu'elle va arriver encore plus haut, en tête de toutes.

Amanda Gorman qui a enflammé tout le monde.

Et tant d'autres.

Il y a des jours, je me sens fière d'être une femme. Même si je ne suis pas américaine, mais Nobody is perfect n'est-ce pas ?

18/01/2021

Suis-je passée à côté de la vraie liberté ?

Ce matin, un pote de Facebook relevait que la liberté des années 70 n'avait pas fait de lui un pédophile pour autant. En effet la pédophilie a toujours existé et la libération sexuelle n'a sans doute fait que déculpabiliser /désinhiber certains mais n'a pas augmenté le nombre de personnes présentant ce genre de pulsion. De toute façon, je ne suis pas ici pour leur faire de la publicité, l'important c'est la libération de la parole de leurs victimes. Ce qu'il advient d'eux ça m'en touche une sans faire bouger l'autre comme disait Chirac.
Par contre, ce qui me turlupine depuis ce matin c'est que je n'ai pas le sentiment d'avoir vécu ce fameux vent de liberté totale qu'on on se plait à décrire quand il s'agit de parler de cette période d'après 68.
D'abord 68 j'étais trop jeune pour y participer, je me souviens essentiellement de la galère pour aller voir mon père qui avait été opéré d'un rein au mois de Mai dans le 14ème alors que nous habitions le 17e. Sans bus ni métro, ma mère en était réduite à faire de l'auto-stop et ça n'avait pas l'air de trop mal se passer. 
A l'époque j'était dans un collège de jeunes filles porte d'Asnières, les garçons n'étaient pas loin mais on ne se mélangeait pas. Je ne les fréquentais de près qu'à l'occasion des vacances.
Ensuite j'ai fait mes études secondaires au Lycée Honoré de Balzac et j'ai découvert la mixité, les conseils de classe et les manif anti facho (à l'époque c'était Marcellin le ministre de l'Intérieur) avec les gaz lacrymogènes (trop cool).
Les garçons me plaisaient bien mais au début j'étais un peu boulotte et timide alors les prétendants ne se bousculaient pas. Après on a récupéré Michel Field qui s'était fait virer d'un autre lycée et qui me plaisait bien aussi mais une de mes copines était plus sexy que moi et il ne m'a jamais regardée. 
Bref tout ça pour dire que j'ai continué mes études jusqu'à la fac et qu'après j'ai un peu tout foiré car j'avais vraiment plus envie de travailler et gagner ma croute que d'écouter des profs qui ne m'inspiraient pas. J'ai connus les garçons d'un peu plus près et j'ai fini d'en rencontrer un avec qui je me suis mariée et fait des enfants. Le virus de la politique est venu beaucoup plus tard, après celui de l'associatif.
C'est un peu raccourci je sais mais c'est pour expliquer que si ces années -là étaient celles de la révolution, je les ai vécues sans en avoir conscience. En tout cas pas la conscience que j'en ai actuellement. 
Pourtant oui, avec le recul je sais que j'ai eu le droit de prendre la pilule, coucher avec qui je voulais et faire des enfants quand je l'ai souhaité, mettre des minijupes et des jeans et choisir mon destin. 
Pour une femme c'était déjà pas mal mais c'est tout. Pas le sentiment que tout était possible, que rien n'était interdit. Juste celui de vivre dans une société qui évoluait plutôt bien mais dans laquelle les hommes tenaient toujours et encore les rênes.
Il m'aura fallu encore quelques années, un divorce, un déménagement et quelques échecs pour prendre conscience que j'étais une combattante et qu'il ne me fallait pas attendre que tout me tombe rôti dans la bouche pour avancer. Je n'ai pas été précoce en la matière, chacun son chemin, mais je tiens à remercier celles qui se sont battues dès le départ pour que je puisse en arriver là.
Je n'avais pas été formatée à la base pour être une rebelle et je me suis construite tout seule. Je n'ai pas été hippie et j'ai fumé mon 1er juin à 40 ans. Et pour en revenir au sujet du jour, je n'ai pas croisé de pédophile dans mon enfance, ma mère si mais c'était dans les années 40. Je parlerais bien de quelqu'un de proche qui en a croisé un dans les années 80 mais je respecte son anonymat même si je n'ai jamais décoléré. 
Voilà un billet comme je n'avait pas fait depuis longtemps (élection oblige). Je m'aperçois que si j'avais poussé un peu plus mes études j'aurais pu faire une thèse sur le sujet mais finalement c'est très bien comme ça.
C'est quoi le sujet d'ailleurs ?

La photo est celle de mon lycée dans les années 70 avec à gauche le proviseur M. Bouchara qui avait la carrure de Lino Ventura et a  fortement impressionné la génération de lycéens qui l'ont connu à cette époque.








13/01/2021

Les 12 petits bonheurs de 2020

Les copains de blogs ayant décidé de faire une petite chaîne sur ce sujet, je me rallie à eux.

Cette année-là a été remplie de tout plein de bonnes choses finalement :
  1. Une promenade en avion au dessus du Mont-Blanc tout à fait imprévue.
  2. Des réunions de campagne le dimanche soir dans l'appartement d'un copain autour d'une bonne (voire plusieurs) bouteille et quelques rondelles de saucisson.
  3. Faire moi même mes décos de Noël
  4. Des KdB en visio avec les copains blogueurs
  5. Mon quartier si calme.
  6. Des fabrications de masques et de tabliers avec les copains du 8ème
  7. La tenue du bureau de vote malgré les conditions compliquées
  8. La virée en Italie qui m'a rendue définitivement amoureuse de ce pays
  9. Un chocolat chaud à Dieulefit
  10. Des randonnées au soleil avec mes enfants et mes amis
  11. Voir passer les saisons de mon balcon
  12. Me permettre de me lever tard, vraiment très tard ;)
Comme Elodie , garder le meilleur et jeter le reste, et des choses à jeter cette année j'en avais plein mon cabas.
Comme Laurent, se donner de la douceur dans un monde qui n'en a que très peu à nous offrir.
Comme Marie-Hélène, faire des câlins au chat et me remettre aux jeux de société.

A partir de la mi-juillet, je me suis mise en congé sabbatique forcé de ce qui faisait le sel de mon existence depuis de nombreuses années, l'engagement et la politique. J'ai décidé de vivre au maximum pour moi et ceux que j'aime en surveillant de loin tout ce qui me touche et que je ne veux pas laisser tomber. Je continue la construction de mon temple personnel. Il est un peu de guingois sans doute mais il me convient plutôt. J'essaye d'avancer à mon rythme en respectant celui de la situation sanitaire, de toute façon pas bien le choix.

Tenir régulièrement ce blog n'est pas une nécessité, juste envie de rester dans la nébuleuse en attendant ce qui me manque le plus aujourd'hui, voyager à nouveau, retourner au cinéma, au théâtre, au concert... m'enrichir et avancer, car comme dit le proverbe "quand on n'avance pas, on recule".


En route pour Petra
Mai 2017




07/01/2021

2021 l'année du citoyen


Citoyen c'est une rime pauvre.
Pauvres de nous...
Je voulais vous présenter mes voeux pour un bon mois de...

  • Janvier mais c'est le chantier
  • Février mais n'oubliez pas votre lévrier
  • Mars si vous n'êtes pas dans la mélasse
  • Avril si vous n'êtes pas trop fébriles
  • Mai si vous atteignez des sommets
  • Juin si vous n'êtes pas défunts
  • Juillet et je vous fiche mon billet (que oui)
  • Août si vous faites gaffe au Mammouth
  • Septembre s'il vous reste vos membres
  • Octobre si personne ne vous jette l'opprobre
  • Novembre si vous ne gardez pas la chambre
  • Décembre avec une pincée de gingembre

2021 je nous la souhaite belle, sans pelle, sans gel, ni grêle, ni fiel... etc.

P.S. Pour un billet de blog de début d'année compte tenu des circonstances, je suis assez satisfaite de moi.

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