Je regarde en replay l'émission sur le Livre préféré des Français : il s'agit d'un livre de Sophie Grimaldi intitulé Il est grand temps de rallumer les étoiles.
Joli titre mais j'avoue que je n'ai jamais rien lu d'elle et que je suis très méfiante au sujet de ces romans que l'on trouve en tête de gondole dans les librairies de gare et qui vont de Marc Levy à Guilaume Musso en passant par Michel Bussi.
D'autant plus que je sors de la lecture du dernier Tatiana de Rosnay, Nous irons mieux demain, où l'on peut croiser une chaudasse unijambiste fanatique d'Emile Zola et une jeune femme souffrant de troubles alimentaires mais qui va guérir à la fin et trouver l'amour, normal c'est un roman "feel good"... J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver avec un produit marketing fabriqué spécialement pour plaire au grand public, une collection Harlequin améliorée tant les réactions des personnages sont primaires. Il doit vraiment y avoir un public pour ça vu les ventes mais ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Donc gros doutes sur Madame Grimaldi qu'on nomme la reine de la "chick lit", expression qu'on peut traduire littéralement "littérature pour poulettes".
J'ai ensuite essayé de lire le prix Fémina, Un chien à ma table de Claudie Hunzinger. Comment vous dire, c'est un livre extrêment bien écrit qui je pense mérite son prix vu la thématique, la fin d'un monde et la vie de 2 marginaux dans la forêt, mais qui ne m'a pas accrochée. Il y a de très beaux moments d'écriture mais ça ne m'a pas empêchée de m'ennuyer.
Le livre suivant est La femme qui en savait trop de Marie Bénédict. Une biographie d'Hedy Lamarr. Vedette de cinéma le jour et inventrice de génie la nuit, Hedy Lamarr est à l’origine de l’un des principes fondateurs du Wifi. Intéressant mais pas passionnant.
J'ai continué par une autre biographie, Tu t'appelais Maria Schneider par sa cousine Vanessa Schneider. Enfin un livre qui m'a touchée. Il reconstitue avec empathie et tristesse la vie d'une femme qui a été révélée et détruite en même temps pas un metteur en scène sans trop de scrupules mais on était dans les années 70 donc bien loin de Metoo. Description d'une famille très dysfontionnelle dont entre autres un père qui jamais ne l'a jamais reconnue, la fragile Maria ne s'est jamais remise de tous ces traumatismes et a vécu encore 40 ans après le fameux tango, elle a même vécu de belles choses, dont une grande et longue histoire d'amour avec une femme, pudiquement décrite par l'initiale de son prénom. C'est un hommage vibrant, sans fard et en même temps d'une grande tendresse, que Vanessa Schneider rend à cette femme broyée par la vie et par le système.
Enfin de la même Vanessa Schneider et co-écrit avec Ariane Buisson, Le mauvais génie, portrait de Patrick Buisson idéologue d'extrême droite, qui fut le conseiller le plus influent de Nicolas Sarkozy. Son âme damnée même, dont l'emprise s'étendait bien au-delà des grilles de l'Élysée, dans les couloirs des rédactions, au sommet des partis.
On connait la suite, Patrick Buisson a été rattrapé par un petit dictaphone caché
dans une poche de sa veste...
dans une poche de sa veste...
Passions contrariées, confidences trahies, mais aussi revanche sur l'histoire, autant d'ingrédients qui façonnent le portrait d'un hommes que je savais assez détestable et qui a fini de me convaincre.
Pour revenir au livre préféré des français, je vois que le second préféré est un manga, style que je n'ai jamais abordé mais que ma petite fille commence à lire à 9 ans.
Les lecteurs sont tous différents mais ils ont la passion du bouquin qui leur permet de s'échapper d'un monde qui les effraie ou qui leur permet de mieux le comprendre. Il y a autant de motivations que de lecteurs et en face une offre de lecture qui doit être et rester large et différente afin d'éviter une pensée unique et normalisée. Heureusement qu'en 5ème place on trouve le monumental Les Misérables du non moins monumental Victor Hugo et en 7ème Le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas. Je vous laisse découvrir la suite ici.