03/05/2011

Autant en emporte le temps

J'ai l'impression que nous vivons dans une sorte de contraction du temps un peu folle en ce moment.
Jour après jour, une information chasse l'autre nous entrainant dans une course folle où l'on ne sait plus ce qui est important ou pas.
Prenez ce week-end. Nous sommes passés du mariage chez les Windsor à la béatification de Carol Wojtyla, avec au milieu quelques défilés du 1er mai et un discours sans queue ni tête de la fille Le Pen.
On se croyait tranquille hier matin et PAF, voilà-t-il pas que les américains ont décidé de trucider définitivement l'ennemi public n° 1 de l'occident, notre bon vieux Ben Laden dont on se demandait s'il n'était pas déjà mort, depuis tout ce temps...
Ce matin c'est moins sensationnel mais quand même, les conservateurs ont gagné la majorité au Canada. Je sais que là bas le climat est rude mais frileux à ce point c'est pas possible.
Bref, je me demande tous les matins ce qui va encore pouvoir se passer de spectaculaire, histoire de nous divertir de notre morne quotidien.
Un nouveau dictateur déboulonné ? On le souhaite, et vite fait du côté de la Lybie.
La Syrie aussi. Le Yemen ? la liste est tellement longue.
Le péril nucléaire ? Ca y est c'est fait, merci. J'ai annulé mon voyage à Tokyo me contentant de la Bretagne bretonnante dont on me dit que le granit est radio-actif. On n'est plus nulle part à l'abri Madame Michu.
L'interêt c'est que ça va nous permettre de nous poser un peu et de prendre le temps de regarder la mer et de sentir les embruns sur nos visages burinés (!).
Je racontais aussi ce sentiment de temps qui s'emballe et d'agitation totale sur la planète parce que ce dimanche, au lieu d'aller défiler, j'ai fait la tournée des maisons de retraite privées de l'arrondissement avec mes collègues déléguées au personnes âgées. On a fait la tournée, le D.A.I. très impliqué dans les questions qui touchent à la maladie d'Alzheimer m'a accompagné.
La vieillesse est un naufrage que nous ne pourrons éviter, sauf maladie ou accident. J'ai vu beaucoup de personnes, en plus ou moins bon état physique ou mental. Des femmes surtout, les hommes c'est bien connu ne tenant pas la route. De la tristesse, de la joie aussi. Des mains qui se tendaient vers nous. Ne nous laissez pas, il sent bon votre muguet, merci d'être venues... Le sentiment bizarre que les "vieux" sont une race à part qui vivent sur une autre planète que la notre. Une planète sans Internet ni téléphone portable, avec juste un poste de télé qui leur diffuse Michel Drucker et ses invités qui tente d'animer leur triste dimanche. C'était le 1er mai sur la planète Terre pourtant et je sens aujourd'hui que le problème de la dépendance va être très important dans la campagne qui va arriver. Parce que figurez vous, nous sommes tous des "vieux" en devenir. On ne veut pas le voir ni le savoir parce que ça fait peur mais ça nous pend au nez qu'on le veuille ou non.
Belle journée à vous mes amis lecteurs (enfin ceux qui restent) et hauts les coeurs nous avons encore du pain sur la planche pour essayer de rendre la société meilleure.


20 ans de Têtes Raides : LES VIEUX avec CORTI par michelsardoudead

3 commentaires:

  1. Merci de partager le "plaisir" de ce devoir citoyen..
    Le problème de la dépendance reste une vraie préoccupation dans nos villes qui de plus en plus accueillent nos ainés.Il y a une inversion des habitudes:

    - On vivait en ville pour une retraite à la compagne il y a quelques années..
    - De nos jours, on assiste à un phénomène inverse: On fait grandir nos enfants à la compagne, loin des grands centres urbains et, on se rapproche du centre ville dès la retraite, pour entre autres raisons, la proximité des services, centres de soins etc...
    Se pose donc le problème de la dépendance et de la souffrance qui va avec.
    Autant emporte .. Le temps..

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  2. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie

    Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
    Assise auprès du feu, dévidant et filant,
    Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
    « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle ! »

    Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
    Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
    Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
    Bénissant votre nom de louange immortelle.

    Je serais sous la terre, et, fantôme sans os,
    Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
    Vous serez au foyer une vieille accroupie,

    Regrettant mon amour et votre fier dédain.
    Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
    Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

    Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1587

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  3. Merci Bembelly. Ca m'a paru nécessaire de le faire. La joie de certaines a été notre récompense.
    Cath : je préfère quand tu me chantes l'ode à Vénus :-)

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