28/09/2010

Back from Poitou France

Oui je sais je suis toujours en vacances. En retraite anticipée comme a dit quelqu'un ce matin.
Ben non Monsieur, j'ai 5 semaines comme tout le monde. 5 jours de RTT en plus et puis basta.
Et je les prends quand je veux d'abord. Enfin surtout quand je peux.
Et puis où je veux surtout.
Le 100ème qui me fera la réflexion au sujet de Segolène gagnera un panier garni d'une bouteille de Gewurz acheté à la foire aux vins de l'Intermarché de Civray, un pâté fabriqué par ma copine Dominique et 3 crevettes ramenées de La Rochelle que je laisse sécher sur mon balcon pour le parfum...
Nous avons suivi d'abord le train Alzheimer à cause du D.A.I. fortement touché et impliqué par le sujet. Quelques larmes sur le beau film Des Mots d'Amour et tous ceux qui cherchent une réponse pour leurs proches malades.
Un coup à Nantes où j'ai croisé Cathy.
Un coup à Bordeaux où j'ai rencontré Joëlle.
Un saut sur l'Ile de Ré pour déguster des langoustines avec Marcus.
Arrivée le dimanche soir dans le Poitou et là c'est avec l'armoire que j'ai fait connaissance.
Un sac qui trainait au milieu du passage et paf !
Quelques bosses, quelques bleus et un oeil au beurre noir.
L'armoire en chêne va bien merci.
Inutile de vous dire que là j'ai dit STOP.
On se calme. On se couche. On dort.
Et on attend tranquillement que ça se passe.
Un livre à la main.
Plusieurs même.
En regardant les ânes ruminer dans le pré.
Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est reposant un âne.
D'abord Les Hommes Couleurs de Cloé Korman.
Ca parle de migrants et d'humains qui vivent à côté de la vie.
Je n'ai pas tant accroché que ça à l'histoire et mis du temps à arriver au bout du tunnel.
" Le tunnel abritant les chagrins des hommes et leurs espoirs croissait continûment. Au ventre de la terre ils vinrent se réfugier, cachés de l'accablant soleil ils pouvaient en paix façonner leur destin. "
Ensuite Le Coeur Régulier d'Olivier Adam.
Le Japon et la Mélancolie.
Une femme partie à la recherche de son frère décédé et qui se trouve elle même à la fin.
Mais pas tant que ça à mon avis.
On peut changer de vie mais pas de peau.
Et ce frère qui me fait tant penser à mon fils.
Parenthèse sensible et désenchantée.
"Longtemps après avoir quitté Louise j'avais repensé à cette conversation. "Il s'occupe de nous". Et moi, avais-je songé, qui s'occupe de moi ? Qui me retient si je tombe ? Qui posera sa main sur mon épaule ?"
Le dernier et pour moi le plus intéressant : Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas.
Un roman. Un vrai avec de la sueur et du balais brosse dedans.
Et des vrais morceaux de gens. Des femmes surtout parce que le ménage c'est principalement une affaire de femmes mais pas que.
Je me suis dit qu'après avoir fait otage, nettoyer la merde des autres ça devait être facile.
Pas sûr.
S'il n'y a qu'un bouquin à recommander sur les 3 c'est celui là.
Pour la solidarité.
Pour la fatigue due au manque de sommeil.
Pour regarder les autres d'un autre oeil.
Surtout quand on a un boulot et la certitude de le garder.
Et ne retenir qu'un mot "précarité" qui fait partie du quotidien de tant d'humains.
Merci Florence.
"Tout le monde m'avait mise en garde. Si tu tombes sur une petite annonce pour un boulot sur le ferry-boat à Ouistreham, fais attention. N'y va pas. Ne réponds pas. N'y pense même pas. Oublie-la. Parmi ceux que j'ai rencontrés, personne n'a travaillé là-bas, mais tous en disent la même chose : cette place-là est pire que tout, pire que dans les boîtes de bâtiment turques qui te payent encore plus mal qu'en Turquie et parfois même jamais ; pire que les ostréiculteurs, qui te font attendre des heures entre les marées avant d'aller secouer les poches en mer par n'importe quel temps ; pire que dans le maraîchage, qui te casse le dos pour des endives ou des carottes ; pire que les grottes souterraines de Fleury, ces anciennes carrières de pierre, puis abris antiaériens pendant la guerre, devenues aujourd'hui des champignonnières, qui te laissent en morceaux au bout d'un après-midi de travail. Pour les pommes, on en bave aussi, mais la saison commence plus tard. Ces boulots-là, c'est le bagne et la galère réunis. Mais tous valent mieux que le ferry d'Ouistreham."
J'ai pensé le 23 aux camarades qui défilaient. J'ai failli le faire mais nous n'étions que 2 d'après la police et 15 d'après moi en comptant le chien et les ânes.
Vous ne pouvez pas savoir comme on prend du recul quand on est loin de tout.
Il y a des jours où je me dis que finalement la vie à la campagne ça a du bon.
Le temps d'une semaine...

Illustration : Gregory Crewdson
Musique : William Baldé histoire de se remuer un peu les fesses.


William Baldé [Rayon de Soleil] Clip

5 commentaires:

  1. C'est quelle réflexion qu'il faut faire à propos de Ségo ?

    (repose toi bien !)

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  2. La réflexion c'est : tu l'aimes à ce point que tu passes tes vacances chez elle !
    (merci mais c'est fini je suis au boulot)

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  3. En vacances, mais jamais en vacance. Toujours connectée Trub. ;o)

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  4. La Rochelle n'est pas le Poitou, c'est là où est Simenon et il a tout dit la dessus.

    Poitou ?
    Bas Poitou , Simenon, toujours lui, aurait voulu quand il était à Fontenay le Comte que cette partie de la Vendée soit reprise par le département des Deux Sévres, les nazis n'étaient pas loin de sa table...

    Civray, tu ne sais pas que François BON y a vécu son enfance triste dont il se venge de livre en livre...

    Poitou ?
    Il n'y a que Royal et Raffarin pour y croire.
    Pourvu qu'ils ne fassent pas enfants ensemble !

    Poitou ?
    Lieu de toutes les ruptures, tuiles/ardoises, oc/oil, le sous sol, les arabes/ceux du nord, et des centaines d'autres ruptures que ma flemme m'empêche de rechercher.

    La côte de Saint Maixent (79) est le lieu mythique de la rupture majeure de l'Ouest de la France où Chabrol voulait tourner... tourner... tourner !

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Et toi tu lis quoi ?

Je regarde en replay l'émission sur le Livre préféré des Français : il s'agit d'un livre de Sophie Grimaldi intitulé Il est gran...