01/01/2010

Passer la frontière


C'est marrant chez les humains cette manie de tout marquer, couper, diviser, saucissonner.
L'espace bien entendu. Propriétés. Pays. Frontières.
Le temps aussi.
Les minutes qui se transforment en heures. Les heures en journées. Les journées en semaines, en mois, en années, en siècles...
Notre vie ponctuée par les aiguilles de nos montres qui nous montrent le temps qui passe inéluctablement. Et nous, nous courrons contre cette montre justement.
Chaque étape est marquée d'une croix blanche. Notre date de naissance. Notre mariage. La naissance de nos enfants. Le divorce. Le départ des proches. Le travail. Les congés. De janvier à décembre, les jours s'égrenent plus ou moins rapidement en fonction de la façon dont ont les rempli.

Les jours de fêtes, jours de repos. 1er mai ou 14 juillet nous invitent à défiler. 8 mai ou 11 novembre à nous recueillir sur nos morts pour la patrie. Toussaint sur nos chers défunts.
La période de l'année pourtant qui recueille tous les suffrages autant positifs que négatifs d'ailleurs c'est celles des fêtes.
Noël ou les familles se réunissent autour des enfants et tant pis pour vous si vous êtes seul au monde ce jour là.
Et le 31 décembre, rituel obligé du passage d'une année à l'autre.
Si votre année a été bonne et que vous êtes entouré, pas de souci vous y allez tranquillement, le champagne au frais et le sourire au lèvres.
Si votre année a été merdique, il y a comme un petit pincement au coeur. Vous vous dites que finalement rien ne sera pire et qu'au contraire tout peut arriver. Vous appellez vos amis car vous en avez encore et vous faites la fête pour enterrer en beauté l'année pourrie dont vous ne voulez plus entendre parler. Ca tombe bien, les années qui se terminent ne servent plus à rien du tout. On les range dans la bibliothèque du temps. Que le cru ait été bon ou pas on s'en fiche, le temps qui passe est passé un point c'est tout.
Si vous n'avez pas d'ami, vous vous faites un plateau télé avec 6 huitres et un verre de vin blanc pour ne pas trop déprimer, un somnifère et Hop au dodo. A demain les gones, après moi le déluge.
Dans tous les cas, vous vous réveillez le lendemain matin comme tous les autres jours et vous vous apercevez qu'année nouvelle ou pas, la merde est toujours là. Le mari malade est toujours malade. Le chomeur toujours chomeur. Même chose quand tout va bien mais on croise les doigts en se disant "pourvu que ça dure". Mon amoureux dort encore à mes côtés. Mes enfants me sourient.
Quelques reflexions philosophiques sans grande portée qui me sont venues à l'esprit en cet après-midi pluvieux et froid. Parce que ce matin en ouvrant les yeux, je me suis aperçue que mon chien n'avait pas changé d'un iota (chouine chouine Zazou) et que Sarkozy était toujours à la même place (chouine chouine Nicolas).
Encore un week-end de repos et de partage et lundi retour au travail et à nos occupations multiples.
Les états d'âmes du passage de la frontière année auront été oubliés et ça sera sûrement tant mieux.
C'est quand la prochaine fête finalement ?

Bande son : Bernard Lavilliers - La grande marée.
Illustration : Graciella Iturbide - X ray of a bird



4 commentaires:

  1. Avec Zazou comme pygmalion, t'es pas sortie de l'auberge!

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  2. Merci pour cette vidéo, j'aime beaucoup Bernard Lavilliers.
    Bonne année à toi.

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  3. J'ai une histoire rigolote de Scott Adams, que je cherche à raconter à quelqu'un:
    "Dans quelques années, les avions seront pilotés par un commandant et un chien.
    Le travail du chien sera de surveiller les boutons pour que le pilote ne touche à rien."

    Ton passage de frontière n'est pas mal non plus !

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