19/09/2009

Faut-il oublier ou pardonner ?


Vaste, très vaste sujet qui nous touche tous un jour où l'autre, à commencer dans nos vies privées.

Tadeusz Mazowiecki  fut le premier chef de gouvernement non communiste en Europe de l'Est nommé en août 89 et investi à une écrasante majorité par la Diète, grâce à une coalition entre Solidarność, le parti paysan et le parti démocrate. Philippe Barbarin est le Cardinal Archevêque de Lyon.

Le débat a démarré difficilement, l'interprète ayant du mal a trouver ses mots. On sent Mazowiecki mal à l'aise. Du coup un homme se propose à sa place et il peut commencer son intervention.

La Pologne a essayé de vivre son présent comme un nouveau commencement, en tirant un trait sur un passé difficile. A l'époque, c'était vraiment délicat à réaliser car pratiquement tout le monde dans le pays était plus ou moins lié au parti communiste. Et l'être humain, c'est bien connu, résiste toujours terriblement au changement. Alors réaliser une révolution démocratique sans bain de sang et en évitant de refaire les erreurs du passé était un chemin surement juste mais pas commode. Le choix de la Pologne fut donc de ne pas oublier mais de pardonner pour pouvoir avancer. Consciente que son échec aurait des répercussions sur les autres pays aussi. Sans doute également parce qu'elle n'avait peut être pas un vécu aussi lourd que celui d'autres pays.

Barbarin trouve que finalement cette notion de pardon est plus pratique que théorique. Grosso modo, on pardonne parce que ça nous arrange la vie et que tout le monde sait que pour avancer il faut mettre la mémoire en veilleuse et pardonner, la haine ne servant qu'à stagner ou reculer. Barbarin croit en Dieu aussi, ça doit faciliter les choses. Pour lui, le pardon est la clef de la vie commune en prenant le couple en exemple (ah oui il en connait un rayon en matière de couple) et c'est bien sûr évident à l'échelon international.

L'oubli n'est pas le pardon, mais parfois ça aide drôlement d'oublier.
Le pardon n'est pas l'oubli.
Mais voilà, tout peut il être pardonné ?
Les crimes contre l'humanité tiens. On efface l'ardoise ?
Brecht disait en parlant d'Auschwitz : la bête immonde du ventre de laquelle sont sorties tant d'horreur.
Alors pour vous ? Pardon ? Oubli ?

Avec le temps...


5 commentaires:

  1. Observateur lyonnais19 septembre, 2009 12:00

    face à la médiatisation de Jaruselski, on est en droit de se demander si d'autres méchants de l'histoire (Hitler, Pol-Pot and partners, soyons fous) auraient été invités à ce Forum s'ils avaient encore été vivants.

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  2. "Il faut prendre le risque de la mort à son compte, celui qui ne pense qu'à survivre est un esclave".

    Je respecte l'un et je le pardonne, je méprise l'autre et je l'oublie.

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  3. C'est une excellent question... Et une belle réponse de ta part.

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  4. Dans ma vie, je n'ai pu oublier que quand j'ai pu pardonner.
    Je ne peux pas pardonner donc je ne peux pas oublier.
    Le faudrait-il? Le devrait-on?
    Pour moi, sûre que non.
    mag

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  5. Vous vous cassez la tête en jouant sur les mots comme si vous en aviez de reste. Une seule chose devrait vous préoccuper que fait-on aujourd'hui à ceux qui nous prennent à la gorge aujourd'hui? Que fait-on aujourd'hui à ceux qui nous détruisent aujourd'hui? C'est aujourd'hui qui nous concerne. Ah! cette manie d'intellos de ressasser! Pendant ce temps on laisse le champ libre à l'adversaire.

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