12/11/2009

La domination masculine

Mardi soir, Olympe m'a invitée a assister à l'avante première du film de Patric Jean en compagnie de Luciamel. Notre ami Sarkofrance se trouvait aussi dans la salle.
Le titre du film est le même que celui du livre de Pierre Bourdieu mais il parait qu'il n'y a aucun rapport.
Ce film mal tricoté, c'est le moins que l'on puisse dire, a été réalisé par un homme, un jeune homme de surcroit. Un homme qui a voulu montrer de façon assez schématique combien les hommes étaient "méchants" vis à vis des femmes. Et c'est vrai qu'ils le sont. Parfois. Souvent. Minute émotion au sujet des femmes battues. Toutes celles qui, comme moi, ont rencontré un jour la violence, se sentiront forcément concernées.
Film mal tricoté donc parce que s'adressant à un public francophone. On passe donc du Canada à la France via la Belgique et par conséquent certaines références (surtout les canadiennes) ne nous parlent pas forcément.
Film mal tricoté parce que, à mon avis, mal monté.
Donc un peu chiant. J'ai même failli m'endormir.
De plus UGC (ma bête noire à Lyon) a trempé dans l'affaire alors le réalisateur peut dire ce qu'il veut, je ne suis pas certaine qu'on lui ai laissé toute latitude pour exprimer ce qu'il voulait.
Une fois toutes les critiques posées, je dirait tout simplement que ce film a le mérite d'exister et celui de créer le débat.
Et le débat auquel il nous a été données d'assister ce soir là fut très intéressant.
Françoise Héritier et Catherine Vidal, les scientifiques.
Florence Montreynaud et Caroline de Haas, les féministes.
Toutes 4 se sont chargées de nous remettre les pendules à l'heure.
Non il n'y a aucune raison valable à la domination masculine.
Oui plus que jamais le combat des femmes est nécessaire.
Non les choses ne sont pas écrites à la naissance.
Oui c'est la société qui fait de nous des hommes et des femmes stéréotypés.
Non le combat n'est pas fini.
Oui il faut rester toujours vigilants.
Le film sort en salles le 25 novembre.  Même mal fichu comme il est, je le conseille à tous ceux, hommes et femmes, qui ont envie de réfléchir sur cette fameuse condition. Tout simplement.
.
P.S. Sarkofrance, très remué par le sujet, nous demande de lui fournir des preuves du machisme de nos (ex) conjoints. Mon (ex) mari était un macho dans toute sa splendeur. Gentil mais macho. Jaloux, possessif et volage.(Mauvais exemple).
Juste une anecdote en tête ce matin provenant de mon dernier compagnon. Un jour de vacances où je cherchais notre route sur une carte (à l'encontre de son sacré saint GPS) il m'a déclaré que les femmes ne savaient pas lire les cartes routières. J'en souris encore. Effectivement, au XXIème siècle, il y a encore des hommes persuadés que ce n'est pas écrit dans les gênes des femmes cette option là.
Modification du 13 novembre (c'est la St Brice au fait) : deux ex-compagnons violents ça suffira comme ça.





13 commentaires:

  1. Dommage que ce film soit mal tricoté; Pour une fois que le sujet est abordé avec une distribution en salles en peu conséquente. Carole Roussopoulos qui vient de mourir et qui a fait d'excellents films sur la condition des femmes n'a jamais bénéficié d'un succès populaire

    RépondreSupprimer
  2. En quoi la jalousie, la possessivité et la volagitude sont-ils des marqueurs du machisme ?

    Je connais bien des femmes jalouse, possessive et volage.

    Et puis si possessivité et jalousie ne sont probablement pas des sentiments bien joli-jolis, émettre un jugement autre que moralisant sur la volatilité sexuelle d'un homme ou d'une femme me parait plus délicat.

    RépondreSupprimer
  3. > En quoi la jalousie, la possessivité et la volagitude sont-ils des marqueurs du machisme ?

    Je seconde Dedalus, cette phrase m'a beaucoup étonnée. Au pire on peut considérer cela comme des défauts, mais ce sont des sentiments humains compréhensibles et partagés aussi bien par les hommes que par les femmes.
    Je vois ce que tu veux dire par « possessivité et jalousie », dans le sens où certaines personnes (et j'en suis mais j'essaye de corriger cela) considère parfois leur compagne comme une sorte de « propriété » dès lors qu'il y a un engagement tacite. Mais ce sentiment est autant partagé par les hommes que par les femmes, donc l'accusation en machisme ne me semble pas recevable= ; ce n'est pas lié à une « déshumanisation » de la femme.

    RépondreSupprimer
  4. @dedalus et @bob : objection retenue. j'ai écrit ça ce matin dans l'urgence et sans vraiment y réfléchir. Je vais réfléchir à des exemples concrets.

    RépondreSupprimer
  5. noir sur blanc (j'en ai même le tourni) j'arrive pas à lire… dommage pour moi et pour toi !

    RépondreSupprimer
  6. tu es sévère. Je ne me suis pas endormi. Peut être moins affranchi que toi sur le sujet.

    RépondreSupprimer
  7. @pensée libre : passe ta souris sur le texte, il deviendra blanc.
    @juan : j'avais la soirée Julien Dray dans les pattes, ça explique peut être mon coup de pompe :-)
    je suis sévère sur la forme en fait pas sur le fond...

    RépondreSupprimer
  8. J'étais à l'avant première lundi de la domination masculine à l'UGC des Halles à Paris. Le film a des défauts bien sûr, notamment certains scènes ambiguës (le speed dating) qui confortent dans l'idée les spectateurs que la domination masculine, les femmes le veulent bien... mais ce film a le mérite de relier à la fois violences conjugales, hiérarchies dans le monde du travail, éducation différentiée dès le plus jeune âge, inégalités des tâches ménagères, dans un système qui est la société patriarcale, qui malheureusement perdure toujours et qui est très difficilement remis en cause (on accuse les féministes d'être frustrées, de manquer d'humour, d'oublier les hommes battus, les pauvres! de voir du sexisme ordinaire partout, d'être tatillonnes (mais on fait du repassage, nous les hommes) et de quoi vous vous plaignez, vous avez déjà tout .... dès que cet ordre social très puissant est remis en question, comme l'expliquait très bien Françoise Hériter.
    Bref, ce film bienfaisant nous rappelle que rien n'est acquis et que nous sommes encore largement imprégnés de toutes ces représentations, y compris les femmes ! et que ça fait du bien de voir un film au XXIe siècle qui ose briser ce tabou, quand bien même il est fait par un homme.

    Caroline de Haas, qui est intervenue lors du débat fait partie du collectif Osez le féminisme.

    Osez le féminisme, journal mensuel gratuit qui veut renverser les idées reçues et faire avancer l'égalité ! http://www.osezlefeminisme.fr
    Il propose des interviews, chroniques et coups de projecteurs sur l’actualité. Il nous rappelle que l’égalité et les droits des femmes restent des combats.

    RépondreSupprimer
  9. "Film mal tricoté parce que s'adressant à un public francophone"???

    je ne partage pas votre analyse sur la forme du film. Enfin du cinéma documentaire sans voix off et commentaire!
    Et qui s'appuie sur la foce des images en laissant sa place au spectateur.

    Formellement, certaines séquences sont magnifiques: le strip-tease, le salon de l'auto...

    C'est vraiment du cinéma, mais on n'y est plus habituées. Si vous revoyez le film une seconde fois, vous y voyez une foule de petits clins d'oeils invisibles à la première vision.

    RépondreSupprimer
  10. Hello Trublyonne,

    oui, j'étais heureuse d'être avec toi et Olympe (lundi dernier, et non mardi, mais c'est un détail sans importance), je trouve très intéressant le débat qui se crée autour du film, Juan était là aussi... j'en dirai quelques mots un peu plus tard (ça mûrit un peu dans mon esprit)et comme je vous l'avais dit : j'attends d'avoir vu Twilight 2, la tentation.

    RépondreSupprimer
  11. Le bonnet, les gants, les chaussettes, de la même couleur et en laine, SVP. Mais s'il arrive à tricoter en mettant les doigts comme sur l'affiche, alors ça ne va pas. On passe le fil autour d'un doigt et on tient le fil, normalement. Si le réalisateur parle d'égalité, alors il faut qu'il apprenne à tricoter!
    Il ne nous chercherait pas un peu, au fond, de nous montrer son tricot sur tous les murs d'images dans les moteurs de recherche ?

    RépondreSupprimer
  12. J'ai vu le réalisateur en conférence, et je peux vous assurer que oui, il avait champ libre.

    Aussi, étant homme moi-même, et évoluant parmi les hommes tout en ayant été élevé par une femme, je peux vous dire que les film est très juste. Dans mon entourage, vous êtes des objets. Un objet, ça se casse, se prête, se vend, etc.

    On entend une jeune fille dire qu'on lui a payé un verre, qu'on l'a embrassé, qu'on lui a fait l'amour, qu'on l'a... alors que le garçon dit qu'il l'a draguée, qui l'a embrassée, qu'il lui a fait l'amour, etc. Cherchez la différence.

    Vous êtes des poupées gonflables, parole d'homme. C'est juste que ça ne se voit que peu, mais après mûre réflexion à mon sujet et au sujet de mes congénères, je me sens capable d'affirmer que la société produit un homme sujet et une femme objet, pour le pire et pour le pire.

    RépondreSupprimer

Et toi tu lis quoi ?

Je regarde en replay l'émission sur le Livre préféré des Français : il s'agit d'un livre de Sophie Grimaldi intitulé Il est gran...